Éviter que….
…. mes enfants ne subissent les conséquences d’une
séparation, qu’au départ, je n’ai pas voulu (pour tenter, d’ailleurs, qu’ils ne
subissent les conséquences d’une séparation. In fine, je n’ai réussi qu’à leur éviter
de manière provisoire un certain nombre de conséquences matérielles. De manière
parfaitement invisible pour eux (je crois bien, tout bien réfléchi, qu’ils
en ont à peine conscience). Et à quel prix, pour moi !
…que mon fils ne subissent les conséquences (matérielles en
premier lieu) de SES choix et se faisant l’infantiliser.
…aussi, sommet de ma « connerie », dont je ne
prends conscience que maintenant du caractère dingue et totalement déplacée, que
mon ex ne subissent certains petits désagréments d’une séparation qu’ELLE A VOULUE !
L’emmener à l’aéroport, lui servir la voiture sur un plateau, m’occuper de nos
enfants QUAND ELLE DECIDE de faire un tour dans son pays d’origine !
….éviter que le projet D. ne coule. Et qu’il coule quand
même. Et que personne bien entendu ne me sera là-dessus reconnaissant de rien ;
bien au contraire, puisque j’ai mal fait de toute manière, vu qu’il coule quand
même !
Et comme on ne peut de toute manière jamais éviter que ce
que l’on maitrise soi-même totalement, et que l’on ne peut réparer que les
conséquences de ses propres actes, il s’agit là de puits sans fond, impossibles
à combler !
Et pendant ces temps-là, me négliger moi, d’une manière
inadmissible, te négliger toi aussi à bien des égards. Même pas foutu d’installer
deux éléments dans ta cuisine, même pas foutu de prendre un ou deux jours de
congés quand tu étais au plus mal.
Et dire que tout ce que j’ai fait, tout ce que je n’ai pas
fait sur ces registres-là, cela a toujours été avec de belles intentions. Tout
en agissant totalement à côté de la plaque.
Il m’aura fallu atteindre mes 51 ans, et ta décision de
rupture, pour que je me rendes compte que j’ai bousillé des pans entiers de ma
vie, consommé des énergies folles, à m'épuiser physiquement, intellectuellement, mentalement et psychiquement, à tenter d’éviter, à coup sûr vainement,
avant même de démarrer, pour que des êtres ou des choses qui me sont chers ou même simplement envers lesquels je me sens
comptable de quelque chose, ne subissent les conséquences d’actes que je n’ai pas décrétés, de
choix que je n’ai pas effectués.
Cela n’explique surement pas tout dans le ras-le-bol de
moi que j’ai généré en toi ; mais il
me semble avec tristesse que cela à peser des poids énormes.
Triste illusion que d’espérer décrocher la lune en sciant
méticuleusement, et avec frénésie, les premiers barreaux de l’échelle !
J’ai compris la leçon. Je commence à me remettre (me mettre ?)
moi et mes manières d’appréhender les choses, en ordre. Cela va me prendre un peu
de temps. Cela me prendra nécessairement le temps qu’il me faudra. Mais c’est en
marche ! Et je n’aurais de cesse de pouvoir dire, de pouvoir te dire, en
particulier : c’est fait. Peut-être cela n’a-t-il plus aucune importance
pour toi. Mais peut-être pas, ou peut-être cela en reprendra-t-il. Tu m’as
tellement aimé ; tu m’as tellement donné de preuves d’amour avant que la
coupe de ton ras-le-bol soit pleine que j’y crois encore. Je t’aime. Et j’espère
qu’au fond de toi, de cette flamme qui t’unissait à moi, il reste quelques
braises prêtes à raviver le feu des « je t’aime, je t’aime, je t’aime »
que tu me disais autrefois.
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