lundi 7 juillet 2014

Ingrédients de fausse route / A trop tenter connement d’éviter que…



Éviter que….
…. mes enfants ne subissent les conséquences d’une séparation, qu’au départ, je n’ai pas voulu (pour tenter, d’ailleurs, qu’ils ne subissent les conséquences d’une séparation. In fine, je n’ai réussi qu’à leur éviter de manière provisoire un certain nombre de conséquences matérielles. De manière parfaitement invisible pour eux (je crois bien, tout bien réfléchi, qu’ils en ont à peine conscience). Et à quel prix, pour moi !
…que mon fils ne subissent les conséquences (matérielles en premier lieu) de SES choix et se faisant l’infantiliser.
…aussi, sommet de ma « connerie », dont je ne prends conscience que maintenant du caractère dingue et totalement déplacée, que mon ex ne subissent certains petits désagréments d’une séparation qu’ELLE A VOULUE ! L’emmener à l’aéroport, lui servir la voiture sur un plateau, m’occuper de nos enfants QUAND ELLE DECIDE de faire un tour dans son pays d’origine !
….éviter que le projet D. ne coule. Et qu’il coule quand même. Et que personne bien entendu ne me sera là-dessus reconnaissant de rien ; bien au contraire, puisque j’ai mal fait de toute manière, vu qu’il coule quand même !

Et comme on ne peut de toute manière jamais éviter que ce que l’on maitrise soi-même totalement, et que l’on ne peut réparer que les conséquences de ses propres actes, il s’agit là de puits sans fond, impossibles à combler !

Et pendant ces temps-là, me négliger moi, d’une manière inadmissible, te négliger toi aussi à bien des égards. Même pas foutu d’installer deux éléments dans ta cuisine, même pas foutu de prendre un ou deux jours de congés quand tu étais au plus mal.

Et dire que tout ce que j’ai fait, tout ce que je n’ai pas fait sur ces registres-là, cela a toujours été avec de belles intentions. Tout en agissant totalement à côté de la plaque.

Il m’aura fallu atteindre mes 51 ans, et ta décision de rupture, pour que je me rendes compte que j’ai bousillé des pans entiers de ma vie, consommé des énergies folles, à m'épuiser physiquement, intellectuellement, mentalement et psychiquement, à tenter d’éviter, à coup sûr vainement, avant même de démarrer, pour que des êtres ou des choses qui me sont chers ou même simplement envers lesquels je me sens comptable de quelque chose, ne subissent les conséquences d’actes que je n’ai pas décrétés, de choix que je n’ai pas effectués.
Cela n’explique surement pas tout dans le ras-le-bol de moi que j’ai généré  en toi ; mais il me semble avec tristesse que cela à peser des poids énormes.

Triste illusion que d’espérer décrocher la lune en sciant méticuleusement, et avec frénésie, les premiers barreaux de l’échelle !

J’ai compris la leçon. Je commence à me remettre (me mettre ?) moi et mes manières d’appréhender les choses, en ordre. Cela va me prendre un peu de temps. Cela me prendra nécessairement le temps qu’il me faudra. Mais c’est en marche ! Et je n’aurais de cesse de pouvoir dire, de pouvoir te dire, en particulier : c’est fait. Peut-être cela n’a-t-il plus aucune importance pour toi. Mais peut-être pas, ou peut-être cela en reprendra-t-il. Tu m’as tellement aimé ; tu m’as tellement donné de preuves d’amour avant que la coupe de ton ras-le-bol soit pleine que j’y crois encore. Je t’aime. Et j’espère qu’au fond de toi, de cette flamme qui t’unissait à moi, il reste quelques braises prêtes à raviver le feu des « je t’aime, je t’aime, je t’aime » que tu me disais autrefois.

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