vendredi 20 mai 2016

Doigt d'honneur (maj)

 On vient de se croiser, moi en voiture, toi à pieds.
Je t'ai adressé un petit salut de la main.
Tu m'as retourné un doigt d'honneur.
Ce doigt d'honneur que tu m'as adressé m'a transpercé comme une épée.

Je sens depuis mon cœur serré dans un étau ; et ce n'est pas qu'une image. Mesures-tu ce que m'a fait ce doigt d'honneur ? Était il "épidermique" ou réfléchi ? Voulais-tu à travers lui me faire aussi mal qu'il m'a fait mal ? Si oui, tu as réussi.

A un moment de ta vie, quelqu'un que tu te sentais toujours aimé de tout ton être t'a-t-il jamais adressé un pareil doigt d'honneur ? Non ? Je ne souhaite pas que cela t'arrive. Je ne te souhaite pas le ressenti que cela procure.

Je souhaite qu'il ait été fondamentalement épidermique ce doigt d'honneur que tu m'as adressé. Chargé de colère ; mais pas de haine.

J'aimerais que l'on puisse se parler en tête à tête. J'aimerais entendre s'exprimer à travers des avalanches de mots de toi toute ta colère, tous tes reproches, tous tes griefs, toutes les choses négatives à mon égard que j'ai pu engendré en toi depuis maintenant bientôt deux ans. Et pouvoir y répondre sans colère, tenter d'exprimer "l'autre coté", et pouvoir te demander pardon en paroles pour tout ce qu'il faudrait que je te demande pardon. J'aimerais que l'on puisse se parler assez longuement en tête à tête pour percer l'abcès.

Il y a bientôt deux ans, avant dernier weekend chez toi, je t'ai laissé l'épaule en vrac, au lieu de poser un arrêt maladie pour rester à tes cotés. Je croyais bien faire pour nous. Je croyais ne pas devoir faire autrement pour nous préparer un avenir. Avant il y a eu l'épisode de mes papiers sur ta table de cuisine, tout ce que je n'ai jamais fait pour remettre sur pied ta cuisine après les travaux de chauffage, l'épisode des caves que j'ai vidé, le fait de ne pas avoir déménager, mon eau chaude non réparée,  mon divorce pas fait, le fric dilapidé à maintenir mes enfants là où ils vivaient, mon déménagement de ce foutu appartement de Issy non fait, les fois où j'ai emmené la mère de mes enfants à l'aéroport, mes négligences à l'égard de moi-même (fringues, dentiste....), l'amour que je ne te faisais plus qu'en manquant de beaucoup de fantaisie, toutes les sorties que nous aurions du faire et que je ne t'ai pas proposé de faire... J'en passe et j'en passe.

Je regrette tout cela très amèrement. J'ai été démesurément con, aveugle, bouffé par les problèmes que je n'arrivais pas à gérer et insensé. Tu m'as dit une fois "2 de tension !" Ce n'étais pas ça. De l'énergie, j'en avais ; mais je ne la dépensais pas au bon endroit. Noyé dans mes égarements et mes croyances erronées.

Comment va ton bras, ta santé aujourd'hui ? J'aimerais savoir. J'aimerais savoir.

On s'entendait bien, non, du temps où tu m'aimais ? Je t'aimais de tout mon être et je n'ai pas su faire pour que tu sentes à quel point je t'aimais et que cet amour te reste précieux. Je t'aime toujours et je crois toujours que l'on pourrait être heureux ensemble si tu pouvais m'aimer à nouveau. Le contexte est différent ; les circonstances sont différentes : je crois sincèrement que je saurais "être encore" tout ce que tu avais aimé en moi et "ne plus être" tout ce qui a cassé ton amour.

Mais, avec toutes mes insistances et mes débordements depuis bientôt deux ans, je n'ai réussi qu'à te dresser contre moi ! Tristesse immense.

Le doigt d'honneur que tu m'as adressé me transperce comme une épée. J'arrive pas à chasser l'image de mon esprit. J'aimerais que l'on puisse se parler assez longuement en tête à tête pour percer l'abcès. Je crois sincèrement que cela serait bien pour chacun de nous deux.Je suis malheureux, très malheureux, d'en être avec toi là où on en est aujourd'hui. J'aimerais que l'on puisse se parler assez longuement en tête à tête pour sortir d'une manière ou d'une autre de là où nous en sommes aujourd'hui.

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